Qui n’a jamais rêvé enfant d’explorer une terre vierge, loin du monde des adultes et des codes de la civilisation moderne ? Le temps d’un été, Suzy et Sam vont passer à l’action en se hasardant dans une vaste fugue sur une île au large de la Nouvelle-Angleterre. Alors que la tempête menace ce bout de terre, du haut de leurs douze ans, ils vont vivre une aventure qu’ils ne sont pas prêts d’oublier.
Wes Anderson, passé maître dans l’art de croquer des personnages marginaux au coeur de familles dysfonctionnelles, passe après une pause animée (Fantastic Mr Fox) du côté de cette enfance déchue et héroïque, où construire une cabane la plus haute possible repousse les frontières de l’imaginaire. Avec ce regard tendre et nostalgique, il dépeint une enfance aujourd’hui oubliée et délaisse un peu de sa pudeur pour capter ce temps proche de l’état sauvage. Le rythme est haletant, l’aventure incertaine et la menace d’un ouragan imminente. A peine le temps de se trouver un père de substitution, de voir des êtres à la marge se rapprocher et que chacun retrouve sa place qu’il est déjà trop tard. La porte de la fiction se ferme, portée par les notes de Benjamin Britten, et on se dit que plus rien ne sera comme avant...