Du graffiti ? Pas vraiment. Du street art ? Si on veut... Art urbain ? Contemporain ? Peinture urbaine peut-être ? Oh et puis au diable les étiquettes, on ne s’embarrassera pas de tout ça pour vous parler du nouveau livre de Julien Malland, aka Seth. Cet ouvrage est un carnet de voyage, où on regarde des villes, des lieux reculés ou méconnus, des coins de murs sales et des batiments périphériques, vus par l’oeil d’un graffeur, peintre et artiste qui aime à enjoliver ces endroits et les mettre en couleurs. Introduction.
Julien Malland, aka Seth
Julien Malland fait partie de ces artistes qui s’approprient un bout de mur, choisi avec soin pour ses qualités chromatiques, sa matière et son emplacement. Sur ces bouts de mur, il peint des oeuvres d’art, et suscite l’émotion chez les riverains. Avant de peindre, il s’imprègne du lieu, le ressent, et reste attentif à ce qui s’y déroule pendant une journée, voire plusieurs jours. C’est ainsi que sa peinture s’imprègne elle aussi de la vie locale pour ensuite refléter un aspect ou une idée qu’il s’est fait des environs. C’est sa façon de voyager, d’aller à la rencontre des habitants. C’est aussi l’occasion de partager avec eux un moment, des techniques de peinture, et de mixer les cultures. Le voyage et la peinture sont deux passions de cet artiste aux multiples casquettes. Vous l’avez peut-être déja vu à la télé d’ailleurs, les Nouveaux Explorateurs, vous connaissez ? Il y anime la série documentaire Globe Painter, où il découvre des pays par le prisme de sa spécialité. Si ça ne vous dit rien, ne manquez pas les prochains épisodes de ce rendez-vous ou matez leur site Internet. Il a également co-écrit Kapital en 2000, livre culte du graffiti parisien, et publié en 2007 le livre Globe Painter qui lui vaudra d’être contacté par Canal pour les Nouveaux Explorateurs. Mais revenons à notre bouquin.
Extra Muros, chroniques d’un globe-painter
Ce livre retrace deux années à travers le monde, en Inde, en Chine, au Mexique, au Chili, en Indonésie, au Vietnam, au Sénégal et en Palestine. Il y visite quelques lieux, toujours loin des clichés touristiques, souvent proches des centres culturels ou artistiques locaux, et parfois en décalage complet avec la vision que l’on peut avoir du pays. Pour chaque lieu, on a quelques impressions laissées par l’auteur, à la façon d’un carnet de voyage, et de belles photos qui témoignent des ambiances et de l’expression graphique urbaine des alentours. Au milieu de tout ça, l’empreinte acrylique de l’auteur est annotée de quelques commentaires sur la conception et les rencontres qui ont accompagnées la réalisation.
Un gamin assis en face d’une Kalashnikov à Pékin, une déesse hindoue à Mumbai, une fille avec un pull barbelé sur le mur de Palestine, ... les thèmes sont variés et choisis par l’artiste en fonction de l’environnement, de l’emplacement de l’oeuvre, et réalisés dans le but de plaire à ceux qui le verront et vivront avec. Totalement à l’inverse du graffiti que l’on croise souvent en ville, qui est imposé et vient s’ajouter à toutes les formes d’agression visuelle que l’on y subit, grâce à nos chères régies publicitaires notamment. Ce livre est une invitation à la découverte de ces pays, et on y a accompagné Seth avec plaisir dans des recoins où les touristes ne vont pas habituellement, on y rencontre des gens et on découvre leur habitat, embelli par le passage de cet artiste, qui pose de la couleur et met de la vie sur des murs ternes. Nous, on a adoré l’aventure, alors vivement le prochain épisode pour remettre ça !
D’ici là, vous pouvez aussi faire un tour sur le site de Julien Seth Malland, Globe Painter.