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Dossier Circuit Suisse La Suisse, vue des trains panoramiques

Jour 4 – De Lugano à Coire en passant par Tirano avec le Bernina Express

Au quatrième jour, le voyage prend une autre direction. Il commence par un trajet en car de trois heures qui relie Lugano à Tirano. Rouge vif, le bus du Bernina Express ne passe pas inaperçu. Il longe dans un premier temps les rives du lac de Lugano d'un côté, et de l'autre la ville qui grimpe sur les montagnes avec ses palais couleur ocre, en équilibre. Puis on quitte le lac pour s'enfoncer dans la montagne. Lacet après lacet, la route se fait plus étroite, les tunnels s'enchaînent, et dévoilent des villages coupés en deux par la route. Le bus franchit une ligne imaginaire entre les deux pays.

Nous voici en Italie. Le couloir montagneux plonge dans un autre lac, celui de Côme. Le bus traverse la Valteline méditerranéenne et la vallée devient plus industrielle. La montagne est striée de vignes en terrasse qui s'étalent au pied de villages perchés. Après quelques virages, nous voici à Tirano. Juste le temps de déguster une pizza et c'est déjà l'heure de monter à bord d'un autre train panoramique : le Bernina Express. Ce dernier effectue l'itinéraire en train le plus élevé à travers les Alpes, en empruntant le «  Chemin de fer rhétique » inscrit au Patrimoine mondial de l'UNESCO. Il tient son nom de la montagne Bernina, qui culmine à 4 048 mètres.

A la sortie de Tirano, le train prend l'apparence d'un tramway. Il serpente entre les immeubles, se fraye un passage dans la ville qui s'étend en hauteur, et s'engouffre dans une série de tunnels. Sur son parcours, il empruntera 55 tunnels et 196 ponts. Vaillamment, il poursuit son ascension, et ce, sans crémaillère.

Les constructeurs de la ligne ont ainsi imaginé l'étonnant viaduc circulaire de Brusio qui s'admire sous plusieurs perspectives grâce aux nombreux virages de la voie. Cette prouesse d'ingénierie s'harmonise avec un souci de préservation environnementale. Ici aussi les vitres sont immenses.

Puis le train entame doucement sa montée et quitte les vallées verdoyantes du Val Poschiavo. 429 mètres, 1014 mètres 2000 mètres … Au rythme paisible de 35 km/h. Le Bernina longe au plus près les rives du Lago Bianco, un lac de retenue qui doit sa teinte laiteuse à son alimentation en sable et en eau de glacier. Parfois, il fait une pause dans une petite gare.

Le Bernina se faufile, se tord, se courbe, à travers forêts, lacs et montagnes. Les lacets n'en finissent plus. La nature est ici à l'état brut. Peu à peu, la végétation change. Comme dans un film, le paysage défile par les grandes baies vitrées. Puis le paysage devient plus rocailleux, presque lunaire. Le train passe ainsi par la station de l'hospice de Bernina, perchée à 2 253 mètres d'altitude, la plus haute du réseau des Chemins de fer rhétiques.

Sur le toit du monde, on ne croise pas grand monde, à part quelques randonneurs qui s'amusent à nous saluer. Depuis les pics parés de neiges éternelles, des torrents glacés dévalent les montagnes. Vertige à nouveau. Le train rouge négocie un virage à 180 degrés, l'un des endroits les plus spectaculaires du parcours qui dévoile une vue à couper le souffle sur le massif de la Bernina et le glacier de Morteratsch.

Le Bernina Express s'élance ensuite en direction des régions de l'Albula et de l'Engadine, considérées comme parmi les plus belles régions de Suisse. Chaque passager est muni d'écouteurs individuels multilingues qui fournissent des explications sur les paysages traversés. Une application téléchargeable sur le téléphone, permet d'obtenir des informations sur la vitesse l'altitude et les points d'intérêt à voir.

Le train poursuit sa route et enjambe avec une facilité déconcertante le viaduc de Landwasser à 65 mètres au-dessus du précipice. Construit en pierre naturelle entre 1901 et 1903,  il s'étend sur 142 mètres de long. Place à une paisible redescente, tout en courbes et en lacets vers Coire, après plus de quatre heures de voyage. En toile de fond, se détachent les montagnes des Grisons qui abritent la ville du vent du Nord.

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