Nicolas Roux, le carnettiste - architecte
Si Nicolas Roux est architecte à ses heures de bureau, il devient un véritable artiste dès son temps libre.
Dessin, photographie, arts graphiques, carnets de voyage, voilà un homme complet ! Ça s'en ressent forcément dans ses carnets où il mixe du crayon, des clichés, des souvenirs à coller… Tout comme de l'aquarelle, de la calligraphie, des bâtiments, des paysages, des navires à voiles… Shanghaï l'a marqué, l'Égypte aussi, mais ce n'est rien comparé à sa croisière au beau milieu d'un champs d'icebergs lorsqu'il s'est enfoncé jusqu'aux terres polaires du Groenland...
Quelle est votre particularité en tant que carnettiste de voyage ? Qu'est-ce qui vous démarque des autres ?
« Ma particularité est de travailler en TECHNIQUE MIXTE, c'est-à-dire que je mélange toutes les techniques : aquarelle, encre, collages, peinture sur photos etc… J'utilise tout ce que je trouve sur place pendant mes voyages, journaux, billets, affiches, tickets, photos, ce qui me permet, d'une destination à l'autre, de faire sans cesse évoluer mes carnets de voyages. »
Le dessin en voyage, pour vous c'est…
« PRENDRE LE TEMPS de dessiner tout d'abord, donc prendre le temps de s'arrêter, s'installer sur un lieu, l'observer et pouvoir s'en imprégner. À la différence de la photographie, le dessin oblige à se poser pour mieux saisir le moment, le lieu… Et alors c'est le temps qui s'arrête ! »
La destination qui vous inspire tout particulièrement et pourquoi ?
« LES PAYS DU NORD sont devenus pour moi depuis plusieurs années une destination privilégiée. Loin des grandes métropoles, j'ai découvert la beauté des grands espaces de l'Islande, des îles Lofoten ou du Groenland. La magie des latitudes arctiques a opéré et mon plus beau voyage restera ma croisière au Groenland en baie de Disko, "sur la route des icebergs". »

Quelques mots sur votre façon de voyager...
« Je n'ai pas de règle, mais l'idéal pour moi est de voyager seul ou en petit groupe car le carnet de voyage demande du temps, le temps de se poser pour découvrir ce qu'on ne voit pas au premier abord. Et puis j'aime "L'ERRANCE" comme le décrit si bien Raymond Depardon dans son livre, le fait de partir au hasard dans une ville, un quartier, et de se laisser guider sans but pour y découvrir l'inattendu ! »
De quoi vous remplissent vos voyages en tant qu'être-humain ?
« Les voyages, c'est tout d'abord DÉCOUVRIR DE NOUVELLES CULTURES, d'autres modes de vie et bien sur d'autres paysages. La première chose que je fais dès mon arrivée dans un nouveau pays, c'est acheter le journal local. Même si je ne le comprends pas, j'adore m'y plonger pour découvrir cette nouvelle langue avec son écriture, sa calligraphie… c'est un vrai plaisir ! »
Pour vous, qu'est-ce que le voyage responsable ? Comment le décririez-vous et quel en est son intérêt à vos yeux ?
« C'est tout d'abord, en opposition au tourisme de masse, favoriser le voyage en petit groupe, voire seul, afin de LIMITER AU MAXIMUM L'IMPACT SUR LES POPULATIONS LOCALES. Loin des grands hôtels et circuits touristiques superficiels, le voyage responsable c'est se fondre dans la culture locale pour y découvrir ses vraies richesses et participer ainsi au développement de l'économie locale. Le drame de la démocratisation et de la mondialisation du tourisme, c'est d'avoir transformé des villes en musées à ciel ouvert rongés par les boutiques à souvenirs pour finalement y perdre leurs racines… Plus que l'impact environnemental, l'impact socio-culturel est souvent désastreux ! Je suis allé à Venise et à Santorin : quel drame pour ces sites exceptionnels qui ont tout perdu : leurs traditions, leur culture, leur identité et même leurs habitants… »
Champs libre...
« LE VOYAGE, CE N'EST PAS FORCÉMENT LES GRANDES DESTINATIONS. C'est aussi voyager dans son jardin, son village et sa région ! Et c'est aussi venir découvrir les berges de l'Oise que je ne connais pas ! »

