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Dossier Géographie Présentation de la Mongolie par zone géographique

L'Altai Mongol

L’Altai est un grand massif qui sépare aujourd’hui la Russie de son ancienne colonie, le Kazakhstan. L’Altai Mongol n’en est pas vraiment le prolongement. Son orientation est un peu différente et il est séparé du premier par le massif de Tabyn-Oula (Tabiin uul) et le Sailoughem (Siylkhem). Sur cette cheville, deux cols de 2.770 et 2.340 m font communiquer le bassin des affluents du lac Khovd (ou Hovd) avec les sources de l’Ob (l’autre monstre sibérien comme l’Ienissei).

Depuis la montagne Tabyn-Oula, l’Altai se déroule de l’est au sud-est sur 1.600 km. Il est constitué de schistes anciens, percés de culots granitiques et traversés de filons de quartz. Le basalte effleure et recouvre certains sommets ainsi le porphyre, le tuf porphyrique et le mélaphyre. On compte trois pics de plus de 4.000 m.

Le Khuiten uul à l’ouest, à la rencontre des trois pays, culmine à 4.374 m, tandis que son voisin le Nairamdal uul (la « montagne de amitié » laquelle s’appelle aussi Tavan Bogd uul) n’atteint que 4.082 m. Le mont Khuiten (ou Huiten uul) domine le massif occidental du Tavan Bogd.

Plus à l’ouest, après avoir passé le Mönkh-Khairkan (4.204 m) on parvient au Tsast Bogd (4.090 m) dans le massif des Sutai (Most Sutai uul). Puis l’altitude descend en-dessous des 4.000 m lorsque l’Altai pénètre dans le Gobi.

On a recensé jusqu’à 45 glaciers dont le principal, le Potanine, était long de 14 km. Le Potanine se situe dans l’Altai et porte le nom d’un explorateur et cartographe russe qui y trouva la mort lors d’une expédition en 1826. Ces glaciers s’étendaient à une époque sur 50 à 100 km : de vieilles moraines en témoignent.

On peut diviser l’Altai en deux parties en traçant une ligne nord-sud qui traverse le Khar Us : l’Ouest fertile et l’Est désertique. Dans l’Ouest fertile, il faut distinguer les flancs nord et sud. Au nord-est, la pente courte et raide domine de hauts plateaux arides entre lesquels s’ouvrent de larges vallées pierreuses. Au sud-ouest, le versant est très allongé, abondamment arrosé par de puissants torrents qui creusent des vallées profondes et étroites entrecoupées de cascades.

L’Irtych, le principal affluent de l’Ob, prend ici sa source sous le nom de Kara-Irtych (en chinois Ertixhe). Il reçoit des affluents comme le Krow qui arrose les cultures de Chara-soumé, et le Bourtchoum, qui vient du glacier Tabyn-Oula et qui lui est presque égal. Vers le milieu de son trajet mongol, il passe près du lac Ouloungour sans le toucher. À partir du confluent avec le Krow, il est déjà trois fois plus large que la Seine à Paris. Après un parcours de 500 km, il franchit la frontière kazakhe et se jette dans le lac Zaysan 120 km plus loin.

Alors que la forêt, uniquement composée de mélèzes côté Khovd, se cantonne dans une zone étroite entre 2.000 et 2.400 m, elle descend touffue et splendide côté sud-ouest, mêlant le mélèze, le cèdre, le tremble, le peuplier, le saule et le sapin.

Dans la moitié est, à l’est du méridien du lac Khar-Us (ou Har-Us), ce n’est plus que sécheresse. À part quelques éphémères torrents d’été, ce n’est que lits d’oueds pierreux et vides avec de moins en moins de bois de mélèzes au fur et à mesure que l’on progresse vers l’est. Bientôt la désolation devient générale, les lacs taris se transforment en cuvettes de sel, la végétation du Gobi prévaut. À l’inverse de l’Ouest, c’est cette fois-ci le versant septentrional qui résiste la mieux avec encore quelques beaux pâturages.

Au sud, au fond des vallées, s’étend un immense champ de mort, le bel, un plan incliné d’argile couvert d’un lit de cailloux et de graviers, d’où toute humidité s’enfouit et donc s’enfuit. Quelques lacs exigus, salés, de rares prairies marécageuses, des mamelons de sable plantés de toghak et de tamaris complètent le spectacle. Le Gobi règne définitivement.

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